Kea

Fonction :
Site(s) : http://kea-etc.net
Nom ou pseudo :Kea
Signification et/ou origine du pseudo :Ce n'est pas un pseudo mais mon prénom. Origine? Rien à voir avec les meubles suédois. Un truc rigolo : j'ai toujours cru qu'il y avait un accent sur le "e" jusqu'à très récemment, en consultant mon Etat Civil.
Date de naissance :1974
Localisation : Paris
Signes particuliers :Comme tout le monde, quelques traumatismes plus ou moins digérés. Aujourd'hui, une vie relativement rangée, ce qui est plutôt particulier de nos jours...
Matos utilisé : Pas de restriction. Tout ce qui fait de l'image, avec du pixel ou du grain d'argent.
Présentation personnelle : -

A la façon du portrait chinois … Si j'étais ... je serais …
Une question pertinente: Les chinois connaissent-il le jeu du portrait chinois? J'en ai parlé à mes parents, ça les fait marrer, c'est aussi chinois que les restaus japonais à Paris sont tenus par des japonais.
Une chose insupportable : Le réveil qui sonne trop tôt (c'est un pléonasme).
Une œuvre :
Un personnage de fiction :

Un mythe :

Un proverbe :

Une phobie :
Un vice : L'ordinateur. Je suis un sale geek mais je me soigne.
Un objet inutile : La télé. Trop regardée quand j'étais plus jeune.
Une idée récurrente : Celle de vivre en apnée.
Un cauchemar : Voir l'idée récurrente. Ce n'est pas vraiment un cauchemar. Parfois j'arrive même à respirer sous l'eau.
Un moyen de transport : Tout sauf la voiture. D'ailleurs je crois que je n'aurai jamais mon permis, en bon parisien qui se respecte...
Un bruit corporel:
Un prix Nobel de la paix :

Un film porno :
Un tyran :

Un repas de famille : Celui dans quelques années quand mes mômes viendront avec leur marmaille. :)
Une habitude: Une photo par jour, tous les jours, depuis six ans.
Une polémique ridicule : Dès que ça commence par "pour ou contre", je trouve cela souvent ridicule. Je n'ai pas assez certitude pour entrer dedans.
Un investissement :
Une œuvre caritative : http://www.sousmunitions.org pour pas mal de raisons liées à mon histoire personnelle...
Un mensonge : Je mens très mal. En général, je bafouille et deviens tout rouge quand j'essaye.
Un souvenir : Un été radieux quand j'étais gamin (ça aussi c'est un pléonasme), une partie de pêche sur une écluse, on avait rapporté deux bourriche pleine de vives arc-en-ciel. Des poissons magnifiques, immangeables car bourrés d'arrêtes. On s'était fait engueuler en rentrant. Il a fallu les achever un par un à coup de gourdin avant de les balancer. Je suis retourné à cette écluse il y a quelques années. Elle était à sec et abandonnée. J'en aurais chialé.
Un site Internet :

Les questions personnalisées :
1) Si tu détenais entre les mains d'une baguette magique, tu ferais quoi?
Je me fabriquerais une machine à remonter le temps. Oh voui !

2) Et t'irais où ? Quand ? Pour y faire quoi ?
Humm, au moment au j'ai répondu à la précédente question en fait. Hahaha ! En y repensant, je ne suis pas sûr de vouloir revivre ce qui a déjà été vécu. L'imagination, l'idée que l'on se fait de son passé suffit. On a tendance à embellir les bonnes choses et oublier les mauvaises. C'est un peu comme ça que fonctionne mon photoblog : pas forcément raconter toute la vérité, rien que la vérité, mais au contraire mentir par sélection et par omission, ne garder que des impressions fugaces qui ne durent que quelques instants dans la vraie vie, voire qu'on l'on n'a pas vraiment vécu.

3) Tu as écrit dans ton portrait chinois, que tu prenais une image par jour, es tu satisafait de chacune de ces images? Qu'est ce qui est essentiel à ton sens, pour réussir une image?
Hormis l'aspect technique, qui n'est pas une fin en soi, une image qui me plaît doit être porteuse d'émotion. C'est relativement facile quand il fait un portrait et à fortiori quand il s'agit d'un enfant. C'est plus difficile pour un paysage mais lorsque j'y arrive, cela me procure un certain plaisir. Un paysage qui ne se contente pas d'être descriptif peut contenir des sensations beaucoup plus subtiles qu'un visage. C'est ce que j'ai essayé de faire avec mes deux séries intitulées Dreamville ( ici et ).

4) Pourquoi ce nom "dreamville"?
J'ai voulu jouer sur l'ambiguïté des rêves éveillés et les bribes de souvenirs, donner une impression de familiarité avec cet endroit sans que l'on soit certain d'y être allé à un moment de notre vie ou juste de l'avoir rêvé. C'est un lieu qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. On me demande souvent où se trouve l'endroit, à quoi servent les maisons, si elles sont habitées, etc. Je préfère rester évasif. Non pas pour garder jalousement un secret mais parce que les réponses ne feraient que ramener ces images à une réalité tristement terre à terre. Ce qui compte ce sont les sensations qu'elles pourront susciter. Les retours que j'ai dessus me parlent d'enfance, de nostalgie, de mélancolie, sentiment de perte. Tout cela me convient.

5) L'enfance revient régulièrement dans tes réponses, il semblerait que ce soit un vrai moteur dans ton travail. Le monde "des adultes" t'ennuie tant que ça? L'enfance est un thème assez particulier car il évoque pour chacun son passé... Et les vécus, les sensibilités, les histoires sont différentes pour chacun d'entre nous. Tu sembles voir l'enfance avec plein d'onirisme, de douceur, de rires, et de bonheur. Je me trompe? Par l'image tu essaies de garder/capter ces sentiments prés de toi? Ou bien je fabule complètement en psychologue de comptoir?! ;)
Si l'on se place d'un point de vue pratique, il m'est plus facile de photographier des enfants que des adultes. Tout d'abord parce qu'autour de moi ça pond à tout va depuis quelques temps. Aussi parce que j'ai commencé la photo en photographiant mes rejetons. Et puis, la spontanéité des émotions est plus facile à saisir chez un enfant qu'un adulte qui perd souvent ses moyens quand un appareil est braqué sur lui.
Mais non, le monde des adultes ne m'ennuie pas. C'est juste que réussir à raconter ce qu'un adulte a derrière la tête est infiniment plus complexe que de restituer une émotion d'enfant. Raconter les plaies et les bosses m'intéresse mais cela demande une énergie et une acuité que je n'ai pas encore. Ca viendra peut être un jour, tout est une question d'occasion et de feeling... Maintenant, quant à savoir si l'enfance est heureuse, je n'ai pas la réponse. Disons que, sauf cas exceptionnels, j'ai plus de mal à photographier les instants malheureux.  L'enfance, onirique? Dans la mesure notre perception des choses, nos repères et nos échelles varient avec l'âge. Ce que l'on vit et la façon dont on y survit parfois et réinterprète le passé diffère radicalement. L'enfance d'un adulte n'est qu'un reflet fantasmé d'une réalité impossible à saisir. Arriver à toucher tout cela d'une façon ou d'une autre fait partie de mes lubies.

6) Y a t-il des photographes que tu admires?
Il y a bien sûr de ceux qui sont devenus des amis comme Sophie et Laurent qui ont construit des univers photographiques où je me reconnais. Je suis aussi un inconditionnel des photoblogs dont la liste serait trop longue à donner ici. Parmi ceux-là, celui du newyorkais Eliot Shepard m'intrigue pour plein de raisons. Sur le plan technique, c'est un des rares photographes (si ce n'est le seul) à utiliser le flash d'une façon qui me plaît. Et puis j'aime la subtilité avec laquelle il capture ces personnages hauts en couleur au gré de ses portraits-reportages. Je me demande toujours comment il arrive à obtenir de telles images, dont l'audace n'est pas forcément flagrante à première lecture. A l'occasion (j'anticipe une de tes prochaines questions), je serais très intéressé de lire une interview de lui.

7) Es tu attiré par d'autres "arts" ? La musique ? la peinture? Le cinéma? Quels artistes apprécient dans ces genres ? ET toi, les as tu déjà essayé?
Oui plein. Plutôt monomaniaque pour la musique. J'évite d'en abuser, mon humeur tendance à se diapasoner sur ce que j'écoute, un peu comme sur la météo. Pour le cinéma, je suis plutôt boulimique. Quelques noms qui me viennent immédiatement à l'esprit : l'humeur de Sofia Coppola, la folie poétique de Michel Gondry, la lenteur mystique de Jim Jarmusch, l'univers déjanté de Jean-Pierre Genet, les silences chargés de Wong Kar Wai, le romantisme fleuri d'Ang Lee, la proximité culturelle de
Wayne Wang, la cruauté de Jacques Audiard. J'arrête là, la liste est longue et forcément pleine d'oublis. La peinture, je ne l'aime jamais autant que quand j'ai l'occasion d'aller au musée. Je regrette de ne pas aménager suffisamment d'espace dans mon quotidien pour visiter les expositions. Tiens, à propos de peinture, une belle découverte pour moi l'année dernière : Cali Rezo . C'est pas humain d'avoir autant de talent. Ce n'est pas qu'une question de technique.
Les peintres qui manipulent la tablette graphique en virtuoses sont légions. Mais ce que j'aime, entre autres, chez elle, c'est sa capacité de voir et restituer des choses que l'on aurait tendance à mettre de côté et qui rendent ses images tellement vivantes. J'aime aussi sa façon de s'approprier les courants picturaux des classiques,
les mythologies et les symboles pour en faire quelque chose de vraiment singulier. Et puis j'aime enfin l'humeur palpable et l'humour qui se dégagent de son blog . Bref, un bon clic valant mieux qu'un bon discours : allez voir par vous-même !

8) Et toi, les as tu déjà essayé?
Parfois, on a beau aimer quelque chose, ça ne veut pas dire que l'on saura en faire autant. Ma belle guitare folk qui croule sous dix ans de poussière en sait quelque chose...

9) Une idée qui te passe par la tête ?
Une idée un peu surfaite, mais qui me travaille de plus en plus, que l'on s'engouffre à toute berzingue vers la mort alors que l'on commence à peine à se réconcilier avec la vie.

10) Pour finir qui aimerais tu voir interviewé dans ce webzine? Et ton mot de la fin ? Hormis celle du Monsieur Shepard de la question 6, je serais également très heureux de lire les confessions de la Miss Cali de la question 7. Et quant au mot de la fin, j'espère ne pas avoir à le dire trop tôt ... ;-)